Entretien avec Jean-François Furnémont, expert en matière de politique publique, de régulation et de stratégie dans le secteur des médias et de l’économie numérique autour de l’étude relative à l’établissement d’un fonds de soutien à la création audiovisuelle en Tunisie.
Cette étude était réalisée par Jean-François Furnémont et Ahmed Amine Azouzi.
Jean-François Furnémont est fondateur et CEO de Wagner-Hatfield, une société de recherche et de consulting offrant de nombreux services en matière de politique publique, de régulation et de stratégie dans le secteur des médias et de l’économie numérique. Il est l’auteur de nombreux projets de recherche, études et publications relatives au secteur des médias. Il a régulièrement collaboré avec la Haica depuis la révolution tunisienne de 2011. M. Furnémont a notamment occupé les fonctions de Conseiller Résident de Jumelage puis de Chef de Projet du jumelage entre la HAICA, le CSA belge et l’INA français (octobre 2018-juin 2020).
A la demande de la HAICA, cette étude a pour but d’approfondir le besoin de l’établissement d’un fonds public de soutien pour stimuler et encourager le développement de la création audiovisuelle.
L’absence de tout soutien public, et le fait que des crises successives, notamment la dernière crise de la pandémie du COVID-19, ont mis à mal ce secteur-clé de l’économie. De plus, elles ne permettent pas l’émergence et le rayonnement d’une industrie culturelle, fortement souhaitable pour son potentiel aussi bien culturel qu’économique.
Cette étude, visant à mettre en œuvre des politiques publiques de soutien à la production audiovisuelle, présente cinq études de cas, issues des continents européen (Belgique, Irlande, Islande et Lituanie) et africain (Côte d’Ivoire), qui illustrent toutes les évolutions significatives des politiques publiques cinématographiques et audiovisuelles au cours des dix dernières années.
Ainsi, les auteurs de l’étude proposent une analyse comparative des marchés sélectionnés, afin d’identifier les facteurs les plus importants contribuant à la compétitivité, à l’accessibilité du contenu audiovisuel et aux meilleures pratiques, pouvant servir d’exemple à suivre pour la Tunisie.
La situation tunisienne quant à elle, est analysée sur la base d’une étude documentaire ainsi qu’une série d’entretiens avec des acteurs des filières audiovisuelle et cinématographique. Cette partie permet en effet d’identifier les principales tendances et conclusions, permettant de formuler une série de recommandations en termes de politique publique, à la fois sur le plan stratégique et opérationnel pour le déploiement d’une véritable politique de soutien à la production audiovisuelle.